La trologie berlinoise, par Philip Kerr
L’été de cristal se situe en 1936, alors que l’on “nettoie” Berlin en prévision des J.O. Bernie Gunther, ancien membre de la Kripo devenu détective privé n’est pas sans ressembler à Philip Marlowe, le modèle culte de tous les privés. Son enquête (meurtre de la fille d’un industriel et disparition de bijoux) le conduit à se laisser interner au camp de Dachau… Dans La pâle figure, situé en 1938, il est victime d’un chantage de Heydrich qui veut le contraindre à réintégrer la police. Un requiem allemand, le plus noir des trois, commence en 1947 dans Berlin en ruine et divisé en secteurs d’occupation. La Trilogie berlinoise, tout en respectant les règles du genre policier, offre un portrait glaçant et puissamment évocateur de Berlin au quotidien à l’ère nazie.
J’avais lu le deuxième tome il y a quelques années. J’ai terminé le premier et je me garde le troisième pour un peu plus tard. Phillip Kerr, ce n’est que du bon… Que du bon policier qui se passe dans le Berlin des années sombres. On cotoie les grands de l’époque: Hitler, Goering, Himmler,Haydrich. Que des immondes saloperies, il faut bien dire ce qui est… Certains mettent en scène le héros dans le New York des années 20 ou à Londres ou à Paris. Philip Kerr est tombé dans un plan de Berlin, dans des petites rues qui n’existent plus, dans des Weinstuben démolis depuis longtemps, dans des immeubles qui n’ont pas été épargnés par les bombes anglaises ou soviétiques. Promenez vous dans cette vieille ville et essayez de résoudre des énimes, des meurtres d’où la politique n’est pas absente. Où vous sentez que le nazisme est partout, sous-jacent, accepté par la population, mais souvent sous la contrainte. Promenez vous dans Berlin, mais un conseil, regardez souvent derrière vous, vous êtes sûrement suivi. Dans les romans de Philip Kerr règne, du début à la fin, une ambiance inquiétante et lourde.
Mais on y retourne. Pour frissonner !