Le goût du pain brûlé, par Pierre Ravenne
Le 24 mars 2015, le crash du vol de la Germanwings 4U9525 fit 150 victimes. L’épouse d’Élias Guérin était parmi elles. À partir de cet instant, la vie de ce médecin urgentiste s’écroule. Meurtri par les démons d’un autre, il doit se rendre à l’évidence : l’univers ne sera plus jamais le même. Et si, en plus, toutes les machines se détraquent autour de lui…
Vous vous souvenez du Canada Dry ? Ca a le goût et la couleur de l’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool.
Ce goût de pain brûlé, c’est un peu la même chose. Ca a le goût et l’écriture de Nick Gardel, mais ce n’est pas du Gardel, du moins dans sa première partie. Une longue partie sur le deuil, documentée, à partir d’une histoire vraie. J’ai été très très touché par cette longue partie, superbement écrite, poignante et très émouvante. Pierre Ravenne, un nouvel auteur, était né sous la plume de Gardel.
Et puis dans la deuxième partie, on retrouve l’auteur de Bancal, du bruit dans ma tête, de Chorale, de Laisse tomber, de sans queue ni tête.
Si la première partie était écrite tout en nuance et en délicatesse, dans la deuxième, on retrouve le Gardel qu’on aime : imaginatif, truculent, au vocabulaire et aux expressions fleuris, qui entraîne ses héros dans des situations toutes plus inconfortables les unes que les autres. Et ce bon Docteur Elias va vivre des aventures qui ne me plairaient pas personnellement.
Merci Nick pour ce nouvel opus que j’ai vraiment beaucoup aimé. Un Canada dry ? Non, un effet Kiss Cool, avec deux goûts bien différents.